Revelations de Maria Valtorta:L'Eglise dit Non

Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a récemment réitéré sa position ferme concernant les écrits de Maria Valtorta (1897-1961), une mystique italienne dont l'œuvre continue de susciter débats et interrogations. À travers un communiqué daté du 22 février 2025, le Vatican a confirmé que les visions, révélations et communications attribuées à Valtorta ne peuvent être considérées comme d'origine surnaturelle, clarifiant ainsi une position maintenue avec constance par l'Église catholique.

Un héritage complexe : entre piété populaire et examen doctrinal

Maria Valtorta, née à Viareggio et alitée pendant de longues années, a laissé une œuvre monumentale, dont le célèbre « L'Évangile tel qu'il m'a été révélé », un récit de plus de 13 000 pages décrivant la vie de Jésus-Christ avec une richesse de détails non présents dans les Évangiles canoniques. Cette œuvre a touché de nombreux fidèles, séduits par la vivacité des scènes et la profondeur des dialogues.

Cependant, l'Église, gardienne de la doctrine et de la tradition, a toujours exercé un discernement rigoureux face aux révélations privées. Le cas de Maria Valtorta illustre la complexité de cette démarche, qui implique un examen minutieux des textes, de leur contenu et de leur conformité avec la foi catholique.

Les fondements de la condamnation : fidélité à la révélation et discernement spirituel

Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi justifie sa position en soulignant la primauté des Évangiles canoniques, seuls textes reconnus comme divinement inspirés. Il rappelle que l'Église n'accepte pas les Évangiles apocryphes et autres textes similaires comme normatifs, car ils ne sont pas considérés comme d'inspiration divine.

De plus, le Vatican met en garde contre les risques d'une lecture littérale des révélations privées, qui peuvent conduire à des interprétations erronées de la foi. Il souligne que les écrits de Maria Valtorta doivent être considérés comme des formes littéraires, utilisées par l'auteur pour exprimer sa propre vision de la vie du Christ.

Un parcours historique marqué par les controverses:

• 1959 : La mise à l'Index : Le Saint-Office, ancêtre du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, inscrit « L'Évangile tel qu'il m'a été révélé » à l'Index des livres interdits, en raison de son « irrévérence » envers le récit biblique.

• 1960 : Les critiques de « L'Osservatore Romano » : Le journal du Vatican publie des critiques sévères, reprochant à l'œuvre de Valtorta un Jésus « loquace à l'extrême » et une Marie « propagandiste moderne ».

• Les mises en garde du cardinal Ratzinger : Le futur pape Benoît XVI, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, souligne à plusieurs reprises les « dommages » causés par ces écrits, dénonçant leurs « erreurs historiques et exégétiques ».

• 2021 : L'avertissement de la Conférence des évêques de France : La commission doctrinale rappelle que les écrits de Maria Valtorta n'ont jamais été reconnus comme d'inspiration surnaturelle.

• 2025 : La réaffirmation du Dicastère pour la Doctrine de la Foi : Le Vatican clarifie une fois de plus sa position, mettant un terme définitif aux débats.

Enjeux contemporains et perspectives d'avenir

La position du Vatican sur les écrits de Maria Valtorta soulève des questions importantes sur la place des révélations privées dans la vie de l'Église. Elle invite les fidèles à approfondir leur discernement spirituel, en se nourrissant de la Parole de Dieu et de la tradition de l'Église.

Cette affaire souligne également la nécessité d'un dialogue constructif entre les différentes sensibilités au sein de l'Église, dans le respect de la doctrine et de la liberté de conscience.

En définitive, la réaffirmation par le Vatican de sa position sur les écrits de Maria Valtorta ne clôt pas le débat, mais elle en redéfinit les termes. Elle rappelle l'importance du discernement spirituel, de la fidélité à la tradition et de la primauté des Écritures. Au-delà du cas spécifique de Maria Valtorta, cette affaire invite à une réflexion plus large sur la place des expériences mystiques dans la vie de l'Église et sur la manière dont les fidèles peuvent concilier leur soif de spiritualité avec les exigences de la foi catholique.