Les chrétiens en Syrie : Une église de plus attaquée dans le sud du pays

Le 15 juillet, la communauté chrétienne de Syrie a été frappée par une nouvelle agression, moins d'un mois après le violent attentat contre l'église Saint-Élie à Damas. Cette fois-ci, c'est l'église Saint-Michel de rite gréco-catholique melkite, située dans le village d'Al Soura-al-Kabira, dans le sud-ouest du pays, qui a été ciblée. Des groupes de tribus sunnites, venus de Deir Ezzor à l'est, ont vandalisé et incendié l'édifice religieux au cours de la matinée.Heureusement, malgré les dégâts importants subis par l'église, aucune perte humaine n'est à déplorer. Cette information a été rapidement confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l’homme sur X et par SOS Chrétiens d’Orient auprès d’Aleteia.

Un climat de tensions exacerbées dans le sud de la Syrie

Cette attaque s'inscrit dans un contexte de violentes tensions qui secouent actuellement le sud de la Syrie. Des affrontements acharnés opposent les communautés druzes (une minorité religieuse et ethnique présente dans la région) et des tribus bédouines (souvent nomades, et dans ce cas précis, décrites comme soutenant le gouvernement en place). Ces combats ont déjà entraîné la mort de près de 250 personnes, selon les rapports de l'Observatoire syrien des droits de l’homme.

Les chrétiens se retrouvent malheureusement pris au piège de ces dynamiques complexes et dangereuses. Comme le souligne Benjamin Blanchard, directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, dans un communiqué de presse, ce sont "les factions armées, plus ou moins liées au gouvernement [qui] sèment la terreur en toute impunité". Ce climat d'instabilité chronique rend l'avenir de l'Église syrienne et de ses fidèles particulièrement précaire.

La fragilité d'une présence historique

La Syrie abrite l'une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde, dont la présence remonte aux débuts du christianisme. Historiquement, ces communautés ont souvent navigué dans des environnements complexes, parfois sous des régimes majoritairement musulmans, en trouvant des voies de coexistence. Cependant, la guerre civile syrienne, qui dure depuis plus d'une décennie, a profondément bouleversé cet équilibre.

Les chrétiens se retrouvent souvent vulnérables, non seulement face aux groupes extrémistes, mais aussi pris entre les différentes factions belligérantes qui cherchent à étendre leur influence ou à affirmer leur pouvoir. L'incendie de l'église Saint-Michel est un douloureux rappel des défis constants auxquels sont confrontées ces communautés, luttant pour maintenir leur foi et leur héritage culturel au milieu d'un conflit qui semble sans fin. Leur situation met en lumière l'urgence d'une résolution pacifique pour préserver le tissu social et la diversité religieuse de la région.