Alcide De Gasperi : Un chemin vers la béatification pour l'un des pères fondateurs de l'Europe.

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Rome : Clôture de la phase diocésaine du procès de béatification d'Alcide De Gasperi, père fondateur de l'Europe, au Palais du Latran. Figure clé de la démocratie-chrétienne, il a incarné les racines chrétiennes du projet européen. Témoignages et documents, notamment ses lettres de prison, seront transmis au Vatican pour la suite du processus.

Par Gabriel William

03 Mar 2025

Le Palais du Latran, à Rome, a été le théâtre d'un événement d'importance, la cérémonie de clôture de la phase diocésaine du procès de béatification du serviteur de Dieu Alcide De Gasperi (1881-1954). Cet homme d'État italien, figure emblématique de la reconstruction européenne, se rapproche ainsi d'une reconnaissance officielle de sa sainteté par l'Église catholique.

Alcide De Gasperi, aux côtés de Robert Schuman et Konrad Adenauer, a façonné l'Europe d'après-guerre, jetant les bases d'une union fondée sur les valeurs de l'humanisme chrétien. Son leadership au sein du parti démocrate-chrétien italien a été marqué par un engagement profond envers le bien commun et une vision d'une Europe unie, prospère et pacifique.

Le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Commission des Conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE), a souligné l'importance des racines chrétiennes du projet européen, rappelant que De Gasperi considérait la politique comme une forme de charité. Il a mis en lumière la capacité de dialogue de De Gasperi, même dans les moments difficiles, et son souci de promouvoir la dignité humaine et le sens de la communauté.

Sa vision de l'Europe unie n'était pas un simple projet économique ou politique. Elle puisait sa source dans une conception de l'homme et de la société profondément enracinée dans l'humanisme chrétien. Pour De Gasperi, l'Europe devait être une communauté de valeurs, fondée sur la dignité de la personne humaine, la solidarité et le bien commun.Son engagement politique était imprégné de sa spiritualité. Il considérait la politique comme un service, une "forme élevée de charité", selon les mots du père Manuel Barrios Prieto. Cette conviction se traduisait par une recherche constante du dialogue, même avec ses adversaires, et par un souci de justice sociale.

L'enquête diocésaine, menée avec rigueur, a permis de recueillir des témoignages et des documents qui témoignent de la vie et des vertus de De Gasperi. Les lettres qu'il a écrites durant son emprisonnement sous le régime fasciste, en particulier, sont considérées comme une source d'inspiration et un élément clé de son procès de béatification.

Le cardinal Baldassare Reina, vicaire du pape François pour le diocèse de Rome, a rappelé que pour De Gasperi, la charité chrétienne ne devait pas se limiter à une dimension spirituelle, mais se traduire par des actions concrètes dans la vie politique. Son engagement envers le bien commun et sa recherche constante du dialogue en ont fait un modèle pour les hommes politiques d'aujourd'hui.

La clôture de la phase diocésaine marque une étape cruciale dans le processus de béatification. Le dossier sera désormais examiné par le Vatican, qui décidera de la suite à donner. Si la béatification est prononcée, elle reconnaîtra officiellement la vie exemplaire et les vertus héroïques d'Alcide De Gasperi, offrant aux croyants un modèle de foi engagée dans le monde.

L'exemple de De Gasperi, père de l'Europe et témoin d'une foi profonde, résonne particulièrement dans le contexte européen actuel, marqué par les tensions et les défis. Son héritage nous rappelle l'importance des valeurs humaines et spirituelles pour construire un avenir de paix et de fraternité.Dans l'Europe contemporaine, où les débats identitaires et la montée des nationalismes complexifient le message d'unité, la figure d'Alcide De Gasperi, artisan d'une Europe fondée sur des valeurs chrétiennes et humaines, rappelle avec acuité le chemin parcouru et la distance qui sépare aujourd'hui l'idéal originel d'une réalité européenne en constante mutation. Les questions de mœurs, telles que l'avortement, l'identité de genre et les droits des personnes LGBTQ+, illustrent cette fracture entre les racines chrétiennes du projet européen et les mutations sociétales actuelles. Alors que De Gasperi et ses pairs voyaient l'Europe comme une communauté de valeurs, fondée sur la dignité humaine et le bien commun sur la base de la doctrine sociale de l'Eglise, l'Union européenne d'aujourd'hui se confronte à des interprétations diverses de ces principes. Cette évolution soulève une question fondamentale : les valeurs défendues par l'UE aujourd'hui sont-elles fidèles à l'esprit des pères fondateurs, ou marquent-elles une rupture pour s'adapter aux contradictions et fantasmes du monde contemporaines ?

Gabriel William

Rédigé par Gabriel William

Le 03 Mar 2025

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