
L'Œcuménisme Catholique : Un Chemin de Retour Vers l'Unité dans la véracité de la Foi
La foi catholique est un trésor précieux, une vérité transmise à travers les siècles. L'œcuménisme, loin de diluer cette vérité, est au contraire une invitation à la partager dans sa plénitude. Cet article examine la manière dont l'Église catholique conçoit l'œcuménisme, en insistant sur le fait que la recherche de l'unité ne peut se faire au détriment de la vérité.
Par Gabriel William
Le mouvement œcuménique, qui vise à rétablir l'unité visible entre les Églises chrétiennes, est un enjeu majeur pour l'Église catholique. Le Concile Vatican II a marqué une étape cruciale en ouvrant la voie au dialogue interreligieux. Il est cependant essentiel de rappeler que l'approche catholique de l'œcuménisme est profondément ancrée dans la foi et la tradition de l'Église. Il ne s'agit pas d'édulcorer la foi catholique, mais de rechercher l'unité dans la plénitude de la vérité.
L'Unité : Un Don du Christ, un Appel au Retour
Le décret Unitatis Redintegratio du Concile Vatican II affirme avec force que « le Christ n’a voulu qu’une seule Église » (UR, 1). Cette unité, fondée sur la foi en Jésus-Christ, est un don du Christ lui-même et non le résultat d'une négociation humaine. L'œcuménisme est donc perçu comme un chemin de retour vers cette unité originelle, un chemin qui passe par la purification et le renouvellement de toutes les Églises. Comme le dit le pape Jean-Paul II dans son encyclique Ut Unum Sint, « L'engagement œcuménique répond à la prière du Christ 'que tous soient un' » (UUS, 21).Dans l'Évangile de Matthieu, Jésus confie à Pierre un rôle unique : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle » (Matthieu 16, 18). Cette parole de Jésus signifie la désignation de Pierre comme le fondement visible de l'unité de l'Église. Le pape Léon XIII, dans son encyclique Satis Cognitum, souligne que « C'est en Pierre que l'Église est fondée » (SC, 12). Au IIe siècle Saint Irénée de Lyon rappelle que "toute Eglise doit nécessairement s'accorder" avec l'Eglise de Rome siège du sucesseur de Pierre.(Contre les Héresies III, 3,2).
De ce fondement biblique et patristique découle la conviction que l'Église catholique, avec le successeur de Pierre à sa tête, est la seule Église instituée par Jésus-Christ. Comme l'affirme le Catéchisme de l'Église Catholique, « L'Église du Christ subsiste dans l'Église catholique » (CEC, 816). Cette affirmation ne signifie pas que les autres communautés chrétiennes sont dépourvues de tout élément de vérité ou de sainteté, mais elle souligne que la plénitude des moyens de salut se trouve dans l'Église catholique.
"Ex Ecclesia non salus" : Un Principe Mal Compris
Le principe selon lequel « hors de l'Église il n'y a pas de salut » (ex ecclesia non salus) est souvent mal interprété. Il ne signifie pas que ceux qui sont en dehors de la communion visible de l'Église catholique sont condamnés, mais qu'ils sont privés d'un bien nécessaire au salut : la pleine communion avec le Corps mystique du Christ. Le Catéchisme de l'Église Catholique précise : « Tous ceux qui, par la faute d'une ignorance invincible ou en raison des circonstances, ne peuvent connaître Jésus-Christ et son Église, mais qui cherchent Dieu de tout leur cœur, et sont disposés à faire sa volonté connue d'eux par la lumière de leur conscience, peuvent obtenir le salut » (CEC, 847).
Cependant, l'Église catholique affirme également que l'Église qu'il a fondée (l'Eglise catholique) est le moyen ordinaire du salut. C'est dans cette Église que se trouvent tous les moyens de grâce nécessaires au salut : les sacrements, la Parole de Dieu, la hiérarchie apostolique. Comme l'enseigne le Concile Vatican II dans Lumen Gentium, « L'Église, peuple uni dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit, est le sacrement de l'unité » (LG, 4).
Le Rôle du Saint-Esprit et les Limites de l'Œcuménisme
Le Saint-Esprit est le principal artisan de l'unité des chrétiens. C'est lui qui guide l'Église dans la recherche de la vérité et qui inspire les initiatives œcuméniques. Comme le rappelle saint Paul, « c'est un seul Esprit qui nous conduit tous, comme en un seul corps » (1 Corinthiens 12, 13). Cependant, l'action du Saint-Esprit ne saurait conduire à une altération de la foi catholique. Comme le souligne le cardinal Joseph Ratzinger (futur Benoît XVI) dans son livre L'Église, une communauté en chemin, « L'œcuménisme ne peut pas être une recherche du plus petit dénominateur commun, mais une confrontation dans la vérité ».
Il est illusoire de penser que l'œcuménisme puisse aboutir à une union immédiate et complète entre toutes les Églises. Les divergences doctrinales, historiques et culturelles sont profondes. De plus, la tentation d'un œcuménisme "tiède", qui consisterait à minimiser les différences au détriment de la vérité, doit être fermement rejetée. Le pape Benoît XVI, dans son discours à la Curie romaine en 2005, mettait en garde contre un « œcuménisme du compromis » qui « renoncerait à la vérité pour trouver un consensus facile ».
L'Œcuménisme : Un Chemin d'Espérance dans la Vérité
Malgré les difficultés, l'œcuménisme demeure un chemin d'espérance. Il est un signe de l'amour de Dieu pour l'unité de son peuple. En œuvrant pour l'unité des chrétiens, les catholiques témoignent de leur foi et contribuent à la construction d'un monde plus juste et fraternel. Comme l'affirme le pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, « L'unité prévaut sur le conflit » (EG, 226).
L'œcuménisme catholique est une démarche complexe qui exige à la fois foi, humilité et courage. Il s'agit de proposer la foi catholique dans sa plénitude, tout en étant ouvert au dialogue et à la collaboration avec les autres Églises. Comme le disait Jean-Paul II, « L'œcuménisme n'est pas une option, c'est un impératif » (UUS, 49). L'objectif est de parvenir à une unité profonde, fondée sur la vérité et l'amour du Christ.Et cette verité se retrouve dans la seule Eglise voulu par Jésus qui est l'Eglise catholique.